%20Bo%C3%AEte%20de%20r%C3%A9ception%20%E2%80%A2%20Direct%20%E2%80%93%20Brave.jpg)
Une bâtisse ancienne à reconstruire
Rénover cet ancien refuge, isolé et près à s'effondrer, a été un vrai défi. Mais les architectes, déterminés à le sauver, sont parvenus à le transformer en une confortable maison familiale. Mieux, ils en ont fait un exemple d'habitation durable, entièrement autonome en énergies.
Une réhabilitation entre tradition et modernité
Pour préserver au maximum l'histoire et l'identité du lieu, les architectes ont fait en sorte de conserver tout ce qui pouvait l'être. "Le projet a cependant dû être adapté car, si les murs étaient épais, environ 60-70 cm, ils étaient aussi très hauts et friables" explique Nicolas Braillon. La maison s'appuie donc sur des pans de murs existants, qui ont été abaissés. Pour le reste, elle s'inspire de l'architecture traditionnelle locale. "On retrouve l'esprit chalet d'alpage, mais avec une vision plus contemporaine".
Une maison parfaitement adaptée à son environnement
Isolé dans les hauteurs du Vercors et à l'abandon depuis des décennies, cet ancien refuge tombait en ruine. Une grande partie de la toiture s'était effondrée, et ce qui restait des murs en pierre menaçait de s'écrouler définitivement. L'endroit a pourtant aussitôt séduit son futur propriétaire, qui cherchait un terrain pour y construire une maison. Plutôt que de faire table rase du passé, les architectes ont choisi de rénover la bâtisse, dernière survivante du petit hameau de Revoulat. Un véritable défi.
"L'endroit est très inaccessible, et la fenêtre climatique pour réaliser les travaux était restreinte. Nous n'avions que quelques mois pour intervenir, entre la fonte des neiges fin avril et les premiers flocons fin octobre début novembre. Tout a donc été pensé avec une grande précision en amont pour pouvoir aller vite une fois sur place" nous explique Nicolas Braillon, de l'agence DBA Architectes, chargée du projet. Conserver l'histoire du lieu - "la bâtisse avait servi de point de ralliement pendant la Résistance en 1944, nous avons retrouvé des inscriptions qui dataient de la guerre sur les murs" - était ici une priorité. Les architectes ont ainsi fait en sorte de préserver tout ce qu'il était possible de sauver, et se sont inspirés de l'architecture traditionnelle de la région pour dessiner la nouvelle demeure. Celle-ci s'appuie donc sur un socle de mur en pierre et, comme les chalets d'alpage, arbore une toiture à deux pans.
Autre difficulté majeure du projet : assurer la totale autonomie de la maison d'un point de vue énergétique. "La bâtisse étant très isolée, il était difficile de la relier aux réseaux" indique Nicolas Braillon. "Pour nous, ce projet était donc aussi l'occasion de réfléchir sur un modèle d'habitat autonome susceptible de répondre aux enjeux climatiques actuels. Cela nous a permis de concevoir une sorte de prototype que nous aimerions reproduire lors de futurs projets de construction". Pensée de façon écoresponsable, la demeure s'inscrit dans une optique de sobriété et de durabilité.
C'est un peu par hasard que Nicolas Braillon a découvert cet ancien hameau en ruine. L'architecte, qui avait déjà réalisé un autre projet pour son client, avait été chargé par celui-ci de trouver un terrain pour y construire une maison. "C'était un peu perdu, cela correspondait tout à fait à ce qu'il voulait". Réhabiliter les lieux a cependant nécessité d'important travaux. "La maison étant située à plus d'un kilomètre de la route, il a d'abord fallu réaménager un accès, puis remodeler le terrain". Mais le vrai défi était de reconstruire la bâtisse, qui menaçait de s'effondrer.
Une réhabilitation entre tradition et modernité
Pour préserver au maximum l'histoire et l'identité du lieu, les architectes ont fait en sorte de conserver tout ce qui pouvait l'être. "Le projet a cependant dû être adapté car, si les murs étaient épais, environ 60-70 cm, ils étaient aussi très hauts et friables" explique Nicolas Braillon. La maison s'appuie donc sur des pans de murs existants, qui ont été abaissés. Pour le reste, elle s'inspire de l'architecture traditionnelle locale. "On retrouve l'esprit chalet d'alpage, mais avec une vision plus contemporaine".
Le choix des matériaux a également été réalisé avec soin. En plus des pierres qui ont pu être conservées, les architectes ont utilisé du bois, à l'intérieur et à l'extérieur. Ils ont ici privilégié une production locale de Douglas, plutôt que du bois scandinave. "La toiture, elle, a été réalisée avec du bac acier. C'est un matériau léger, et la pente permet de décharger rapidement la neige en hiver pour éviter d'avoir trop de poids et de faire travailler la charpente. Son coloris sombre rappelle aussi la canopée, la maison se fond ainsi parfaitement dans la forêt" souligne Nicolas Braillon.
Une maison autonome en énergie
C'était l'un des enjeux majeurs du projet : rendre la maison autosuffisante en énergie. Sa localisation empêchant de la raccorder aux réseaux d'alimentation, les architectes ont dû trouver d'autres solutions. Des panneaux solaires en toiture assurent ainsi la production d'électricité. "Nous avons également installé deux cuves de récupération des eaux de pluie, équipées de filtres UV et à charbon, et qui alimentent la maison à l'aide d'une pompe" détaille l'architecte. La maison est ainsi parfaitement autonome d'un point de vue énergétique, et s'inscrit dans une réflexion plus globale. "Ce projet nous a permis d'imaginer un modèle d'habitation différent, écoresponsable, durable, capable d'apporter des solutions aux problématiques climatiques".
Un intérieur cosy
Pour offrir un confort optimal en toutes saisons, les architectes ont particulièrement soigné l'enveloppe thermique de la maison. "Nous avons opté pour une double isolation, à l'intérieur et à l'extérieur. Les propriétaires voulaient également utiliser des matériaux biosourcés". A l'intérieur, ils ont volontairement choisi des matériaux assez bruts. "Sur les murs, nous avons posé des panneaux composés de bois et de ciment compressé. C'est très pratique, mais surtout très résistant à l'usure, et d'un point de vue esthétique ils tranchent avec le bois".
Un plan astucieux très aéré
La maison est chauffée à l'aide d'un poêle et pour assurer une bonne répartition de la chaleur, les architectes ont dessiné un intérieur très aéré. "La maison n'est pas forcément très grande mais est tout en demi-niveaux, et les volumes sont volontairement ouverts. C'est très efficace, l'air circule ainsi partout, jusque dans les chambres en haut, et la maison étant très bien isolée, il ne fait vraiment pas froid !" précise Nicolas Braillon.
Une maison pensée comme un refuge
Au rez-de-chaussée comme à l'étage, la maison offre un intérieur intimiste. "Les ouvertures ne sont pas forcément très grandes, mais on retrouve un peu le côté cabane. Il s'agit d'une résidence secondaire, dans la montagne, on y trouve donc l'esprit refuge, un peu protecteur" conclut l'architecte.